Huile sur toile, 65 x 92 cm – Musée Fabre à Montpellier – Photo Pierre Schwartz
Naissance d’une œuvre :
22 mai 1984 : Composition d’un paysage marin « la planche à voile » (document Palavas) – lignes, surfaces, équilibre… au trait du pinceau trempé de couleurs à l’huile ; travail de 3h30 à 6h ;
24 mai : 1ère pose du 1er jus maigre (essence) sur la moitié de la toile.
25 mai : Pose des dessous blancs dans les surfaces de lumière après avoir terminé la pose du jus maigre (essence) sur la 2ème partie de la surface de la toile.
26 mai : Pose des dessous blancs (gras) sur la 2ème partie de la toile déjà humidifiée par le jus maigre.
27 mai : Pose de la 2ème couche de blanc sur toute la toile et affermissement du dessin des surfaces.
29 mai : Début de la pose des « vraies colorations » du ciel (côté gauche de la toile en la regardant). Grande perplexité pour la continuation du travail. Le bleu sera-t-il couleur dominante ou le vert ? A décider pour les ombres de la mer… inquiétude… c’est le vide en moi !
30 mai : Enfin me voilà délivrée de mon souci et découragement : je pose délibérément du blanc gris mais « chaud » (outremer) et petit à petit l’accord se fait… eurêka !
31 mai : Pose des bleus outremer foncé dans le creux des vagues sur toute la toile (3h à 6h).
1 juin : Longue séance de travail : composition des lignes de nuages dans le ciel, la toile est complètement couverte dans les tons choisis et voulus avec le bleu dominant (outremer) ; l’accord gai, fort, me plaît. Grand travail ce jour.
2 juin : Modelé dans les clairs de la vague ; essai de lui donner de la légèreté et une forme qui rompt le côté un peu trop lourd du début.
3 juin : Début du travail de modulation des tons de passage pour adoucir, travailler les plans, lier les couleurs, établir des transparences et des zones de légèreté et des vagues. Travail de 15h à 18h.
4 juin : Brassage des pâtes, recharge de la palette en couleur bleue. Travail pensé, passionné toujours dans les variations ténues des blancs de la grande vague (3h à 4h30).
5 juin : Travail tendu mais très bon sur et autour de la vague claire et modulée.
8 juin : Je sens qu’il faut amener une lumière vive dans le ciel à gauche de la toile (en la regardant) et modeler l’horizon des maisons ; travail sans arrêt de 3h à 6h30. Cet espace devient vivant et harmonieux.
(…)
16 juin : Reprise du modelé de la 2ème vague. Introduction de l’outremer foncé chaud dans une ambiance bleue assez froide. Et pose des gris (teintés de rouge de Pouzolles, une once) pour amener le ton du ciel dans l’eau du 1er plan. Excellent travail dans le calme absolu.
(…) 28 juin : Reprise du modelé de la mer (côté droit) en inscrivant plus nettement les creux des vagues en longs sillons verticaux et plus marqués avec le bleu profond outremer chaud, pour accentuer le caractère de la composition.
29 juin: Reprise des nuées (côté gauche de la toile en la regardant en haut). Reprise du littoral, des maisons tachées de rouge accentué (rouge de Pouzolles). Toile, à mon avis, achevée.
Colette Richarme, 1984